Ces derniers temps, plusieurs ami.e.s et/ou connaissances omnivores m’ont posé des questions sur mon alimentation sans viande. Je vois bien qu’au fil des annonces sur notre avenir climatique et sur les horreurs de l’élevage (industriel, mais pas que, hélas), de plus en plus de personnes questionnent leur manière de s’alimenter. Sans forcément vouloir se tourner directement vers le végéta*isme, beaucoup souhaitent faire des efforts pour privilégier une alimentation plus végétale. Voici mes ressources, astuces et routines pour vous aider à passer à l’action.
Je ne suis pas aujourd’hui et ici dans une démarche militante mais pratique : je m’adresse à ceux qui ont ENVIE de manger moins de chair et de produits animaux. De mon côté, la décision a été assez facile et relativement radicale, il y a une petite dizaine d’années : du jour au lendemain, j’ai arrêté de manger de la viande (pour des raisons liées à la cause animale plus qu’à l’écologie au départ d’ailleurs) et l’envie m’est passée instantanément. Je continue cependant de manger encore de temps en temps du poisson, bien consciente que les poissons eux aussi sont des animaux 😬et que cette pratique manque de cohérence. Je le fais majoritairement parce que c’est plus facile à gérer socialement, et aussi parce que j’en ai encore ponctuellement envie. Pour l’instant c’est comme ça.
Afin d’encourager ceux de mon entourage qui souhaitent végétaliser leur alimentation, j’ai compilé ci-dessous ce qui marche à mon niveau : je ne suis pas une experte, je parle d’une cuisine familiale, pas trop compliquée. Ou du moins dont on peut choisir le niveau de complexité en fonction du niveau de fatigue.
Cookbooks : mes favoris
J’ai beaucoup acheté des livres de cuisine végétarienne. Je me suis aussi débarrassée de pas mal d’entre eux. Découragée par la liste d’ingrédients à la longueur équivalente à ma liste de course de la semaine ou par le temps exigé pour préparer un plat simple de soir de semaine. En prime, beaucoup de ces livres présentaient un défaut majeur malgré leurs belles photos et les recettes alléchantes : le manque de saisonnalité et d’ingrédients locaux. Les recettes qui mélangent des combinaisons de légumes ou fruits de printemps/automne, ne nous aident pas vraiment. Idem pour le trop grand nombre d’ingrédients exotiques. Les livres que j’ai gardés ne sont pas parfaits sur ce plan mais ils ont le mérite d’offrir la possibilité d’adapter les recettes avec ce que l’on a/veut utiliser. Et donc, forte de ces contraintes, je vous propose ma short-list des livres et ressources que l’on utilise le plus à la maison :
Tous les livres de Green Kitchen Stories
Green Kitchen Stories (GKS pour les habitués) c’est ce duo suédo-danois - David Frenkiel et Luise Vindahl - qui partagent sur leur blog, leurs comptes Instagram respectifs (je vous en reparle plus bas) et leur chaîne youtube des tonnes de recettes délicieuses, difficilement ratables et toujours aussi bonnes quel que soit le changement d’ingrédient. N’importe lequel de leurs livres est bourré d’inspiration, les photos sont sublimes et les textes souvent assez drôles quand ils racontent l’accueil réservé à leurs expérimentations par leurs enfants. Je les conseille les yeux fermés. Parmi mes classiques, les recettes favorites, faites et refaites avec succès, il y a pas mal de celles issues de la chaîne Youtube : le Yoga pot, les Spinache and quinoa patties ou encore les lasagnes végétariennes.
Green kitchen pour les kids - David Frenkiel et Luise Vindahl - Ed : Alternatives
Deliciously Ella :
À la suite de gros problèmes de santé qui lui avaient ôté toute énergie, la jeune britannique Ella Woodward a fait sa révolution alimentaire. De recherches en essais de plats végétaliens, elle a lancé un blog au succès foudroyant et enchaîné sur une série de livres de cuisine saine et végé. Sans gluten et sans '“vrai” sucre (mais elle emploie du miel et autres produits naturels sucrés), ses recettes sont pourtant très gourmandes avec une prédilection pour les plats bien crémeux, qui tiennent au corps. Attention : une des grandes caractéristiques d’Ella, c’est l’extrême générosité des proportions : il y en a pour une armée et je divise quasi systématiquement les quantités par deux. C’est en tout cas une bonne mine pour végétaliser des plats d’inspiration omnivores comme la bolo par exemple.
Deliciously Ella au quotidien - Ella Woodward- Ed : Marabout
S’inspirer
En s’abonnant à des comptes végés sur IG. Luise et David de GKS, évidemment, sur lesquels ils partagent pas mal de leur quotidien et de leur organisation pour nourrir leur famille de 3 enfants. Je peux également citer les jolies assiettes du Clean Eating Journal ou encore celles de Green me up. Je stocke aussi régulièrement de belles photos de plats sur Mon pinterest. Mais une fois encore, l’idée n’est pas forcément de se transformer tous les soirs en Alain Passard mais plutôt de se donner des petites idées, l’envie d’utiliser tel ou tel nouvel ingrédient, ou tout simplement se remotiver les soirs où c’est la grosse flemme. Je suis également Lucile Woodward : Lucile est une coach sportive végétarienne qui vend des programmes orientés remise en forme et nutrition, avec des menus assez faciles à intégrer, très pratiques pour débuter et visualiser une alimentation plus végétale sur la semaine. Il y a également des recettes sur sa chaîne youtube.
Faire des menus
J’ai lutté durant des années pour y arriver. Outre l’aspect super plombant d’avoir l’impression de vivre à la maison de retraite, je n’arrivais jamais à combiner les bonnes courses avec les bonnes recettes. Il manquait toujours un des ingrédients clés ou au contraire, on s’y prenait trop tard pour se lancer dans une recette super sophistiquée. J’en ai déjà parlé dans un des Bonus de ma première newsletter. Ce qui a véritablement marché, c’est la lecture du ebook : Money, a realist’s approach to everyday spending d’Alexandra Stedman, une blogueuse anglaise (The Frugality). Elle y explique comment économiser ses sous et faire le tri dans ses postes de dépenses. Cet ebook apporte 60 pages de réflexions et d’astuces intéressantes, notamment un template vraiment efficace pour (enfin) arriver à faire des menus. Ce qui change la donne, c’est le fait de partir de ce que l’on a déjà dans ses placards de cuisine. En restreignant le champs des possibles, l’exercice devient tout de suite beaucoup plus facile. On n’est pas en train de choisir entre toutes les possibilités de 5 livres de cuisine et ça change tout ! La contrainte crée de la simplicité. Le secret c’est aussi de faire les menus dans un moment calme (chez nous le week-end) avec son planning et celui des membres de la famille sous les yeux, histoire d’éviter de se lancer dans des lasagnes le soir où on rentre tard du boulot. Autant garder ce genre de plat qui nécessite de la main d’oeuvre pour le week-end. Ou d’avoir prévu le plat que les ados détestent le soir où on n’est seul.e avec eux (adieu le stock de pain et de beurre pour compenser qu’ils n’ont rien mangé au dîner).
Alléger les courses
Grâce aux astuces ci-dessus, le moment des courses n’arrivent qu’après : une fois que l’on a un plan qui tient la route. Ceci afin éviter d’acheter des produits que l’on ne saura pas forcément comment utiliser. Je déteste stocker des tonnes de trucs dans le placards et cette méthode nous a permis de réduire drastiquement les stocks. C’est pourquoi je conseille de ne pas avoir plus de 2/3 légumineuses / graines /céréales à la fois pour faire tourner et éviter aussi de se lasser et se décourager. Inutile d’acheter toute la panoplie d’un coup. On tente un nouvel ingrédient à la fois dont on apprivoise le goût et la cuisson.
Graines et légumineuses : la cuisson compte (ainsi que le rinçage)
On décide souvent quand on veut diversifier ses sources de protéines de se tourner vers les graines, les légumineuses, et les céréales pour changer des seuls riz et pâtes (je vous rassure, on en mange encore régulièrement). Spoiler alert : les ratés sont légion au début. Je vous déconseille de croire qu’il suffit de balancer du sarrasin ou du millet dans un volume indéfini d’eau… C’est le meilleur moyen de se retrouver avec de la colle ou un nouveau matériau de construction (écologique ceci dit 😄 ). Dans le même ordre d’idée, rincer le quinoa est indispensable pour faire partir ce goût de savon dégueu. Bref, je pense que faire deux ou trois recherches google pour s’assurer de partir sur la bonne cuisson n’est pas superflu.
Faire simple
Soyons indulgent.e.s. C’est déjà super de se lancer dans cette démarche sans se rajouter en plus la pression de faire un Dîner presque parfait. Personnellement, je n’hésite pas à changer les ingrédients d’une recette, même si je sais que pour certain.e.s c’est un sacrilège. Ok ce n’est pas exactement la même recette mais on n’est jamais à l’abri d’une bonne surprise ! Je sais, je suis une éternelle optimiste.
Si vous avez encore des astuces, idées, recettes etc. compatibles avec une vraie vie (un job, des enfants, des amis, du sport, des transports, rayez les mentions inutiles), je suis super preneuse et à mon avis je ne suis pas la seule ;-)